mardi 28 avril 2009

Transformations notables.

Plus d’un mois que l’écriture n’a pas une place de choix dans ma vie. J’ai, tout ce temps, guerroyé avec mon expression picturale. Une bagarre sans relâche, déchirée par l'expression du passé, ébaubie par l’expression du présent. Une grande transformation prend corps, habitée par la peur de ne pas être en accord avec ce qui vient à moi comme une flagrance, une existence. Le pinceau à la main, le couteau à proximité. CHOISIR... Mettre de côté cette inesthétique, répugnante, ingrate peur de l’inconnu, la TRANSFORMER en une intention féconde.

Les insultes valsent. La rage s’exprime, le couteau me blesse. Ma couleur (brun Van Dick) se déverse. Vide. Je m’installe. Penaude. Je pose mon regard sur cette toile qui me dit « laisse tomber cette récession, tu nous fais quoi là ? C’est plus toi. T'acharne pas ». Je me lève. La voie des objets indésirables, pesants, semble être un langage adapté. Adage d’un abandon intentionnel…
Transformer et non mettre au rebut. La toile, salopée par tant de crises, réprime son désir de laisser derrière elle les traces d’un passé pictural. D’un passé. Le mien.

Je réalise enfin ! Ce que signifie (dans la vie, tout est conception, fécondation, gestation, naissance). C’est avec l’expérience du mois et des jours qui viennent de s’écouler que je prends vraiment conscience de l’importance de mes schémas de fonctionnement. Je ne pouvais pas avoir plus belle délivrance, et plus beau dialogue avec la matière.

J’ai toujours fonctionné dans l’urgence. Je pensais et trouvais normal de ne pouvoir sortir « le meilleur de moi même » qu’en ayant que très peu de temps pour réaliser l’élaboration d’une création de mon esprit. GESTATION.

A suivre...