dimanche 21 juin 2009


Quand les cerveaux prennent congés.

Qualifié scientifiquement d’hémisphère, maréchal de droite, jupitérien de gauche, séparés par une scissure, nos cerveaux ne sont pas nos meilleurs amis.

Nous les avons tant habitués à gérer notre vie, ils nous ont tellement conditionnés, ils ont enregistrés de si nombreuses croyances, les croyances venues de loin, d’il y a longtemps, christianisme et autres religions, communisme… Les croyances de nos parents, les peurs, toutes les peurs enchaînées, rouillées, oxydées, touts les chocs mémorisés dans notre petite boite noire… Toutes ces choses qui nous entrainent à regarder notre vie à l’envers, attachées, ligotées pour être bien sûr de ne pas bordéliser ce qui a mis des siècles à nous éloigner de notre âme, toutes ces choses qui ont anesthésié notre corps et son langage, toutes ces choses qui nous empêchent d’être nous.

Mais quand les cerveaux, nos faux amis prennent congés, c’est une grande aventure intérieure qui commence. La grande aventure de la conscience physiologique…

Cellules, membranes, organes, os... eau, ont beaucoup à nous raconter...



vendredi 12 juin 2009

J'aurais voulu être une artiste

Ben ouais!!!! Pourquoi pas ? Une nana qui ne rentre pas dans les cases. Enfin, pas dans toutes les cases, faut pas déconner non plus !!! La machine à laver, l’aspirateur, la baignoire… J’aime bien tout ça moi !!! On est copains. On s’aime bien. Dans une p’tite maison aux mille sent-bon, j’me verrais bien. Pinceaux, couteaux, terre, appareil photo… La vie belle quoi !!! J’vendrais mes œuvres, on parlerait d’moi dans les médias. J’aurais une galerie privée dans l’monde entier. Objectif Guggenheim, Moma… C’est beau d’rêver !!!

La réalité semble vouloir me faire vivre les choses autrement. Ma réalité.
Je n’ai pas envie de fournir des toiles dans l’unique but d’exposer. Ça n’a pas d’sens. Ma démarche picturale est un voyage vertigineux dans les profondeurs de ma matière, de mon eau pour devenir consciente. J’ai souhaité la reconnaissance extérieure. Je l’ai eu sans la vivre pleinement. Sans y croire. Je ne savais pas encore que la reconnaissance devait d’abord passer par moi. Sujet délicat, la reconnaissance de soi. Sujet épineux parfois. Trop longtemps sous la carpette à recevoir les pieds d’individus pailletés d’une soif de pouvoir incommensurable, j’avais des choses à prouver, à me prouver. Un jour, je me suis laissée prendre au jeu de l’excitation d’exposer, habitée par le doute, le méga doute de moi. J’veux bien me montrer, mais surtout n’achetez pas. Pas l’droit. Pas l’droit à la réussite. Pas l’droit au plaisir. Pas l’droit de gagner de l’argent. J’voulais. J’voulais pas. Souffrance. Joie. Arrache boyaux. Allégresse. Vertige. Paradoxe. Mon orgueil s’est vu couronné de diamants évanescents. Fugace la couronne !!! Illusion. « Putain » d’orgueil. Si tu savais combien je me sens plus légère de t’avoir largué en chemin. T’es qu’un traine-malheur. Un raté. Tu fais chier. On devrait tous aller vendre un jour des patates sur le marché. Expérience bien plus enrichissante que l’élaboration d’une campagne de publicité qui va te faire péter la carte bleue, te rendre malheureux après quelques secondes de jouissance compulsive. J’connais bien l’sujet, je l’ai pratiqué. Longtemps. Je me suis pendant toutes ces années, desséchée, fanée. Déshydratée. EAU…



mercredi 10 juin 2009


Assise dans le vide, le ventre gonflé de souvenirs, je souris. Mon regard beugle sa fièvre de tendresse. Mes mains se chrysalident. Mes jambes creusées par de nombreuses douches acides se profilent. Assise. Dans le vide. J’oublie qui je suis. Je voulais être grand. Je voulais être St Laurent, Dior… Lacroix. Soif de reconnaissance inconsciente. Je n’étais qu’une enfant à la recherche de ses parents. Indifférence…

VOYAGE DANS LE TEMPS

9 mois de gestation passé dans l’univers à éviter les explosions. C’est long… Mais…

C’était hier… J’avais sans doute un pet d'travers. Le regard à l'envers, j'me vois tout à coup fossilisée dans la toile. Retour en arrière. Millénaire. Préhistoire. Je viens de loin. Très loin… Je suis un cœlacanthe. Je suis né il y a environ 400 millions d'années. Je viens de l’eau…



Les cœlacanthes sont les contemporains du passage de la vie marine à la vie terrestre que l'on croyait disparus depuis 70 millions d'années. Un premier spécimen a été découvert en 1998, un deuxième en mai 2008. Ils ne constituent pas un ancêtre commun aux espèces vivant à l’air libre, mais l’étude de leur anatomie et de leur ADN devrait tout de même apporter une meilleure compréhension de cet événement fondamental de l’histoire de la Vie sur Terre, et sans lequel nous ne serions pas là.


Ma peinture, est instinctive, intuitive. Je laisse ma main s’exprimer sans jamais savoir où elle m’emmène. Hier, je ne connaissais ni l’histoire, ni l’existence de ce poisson…

jeudi 4 juin 2009





Eau. Eau sombre. Fangeuse. Eau... Saturnienne. Spleenétique. Mon eau…
Je rame sans gouvernail à la ramasse. Je me désâme pour trouver mon chemin. Je passe. C’est gluant. Lourd. Ça colle. Mémoires. Qui ? Quoi ? Maman. Papa. Amour ? Mal… Barrez-vous.
J’veux du bleu, des vagues, des fleurs… T’es qui toi ? J’te connais pas ? T’as rien à faire là. Dégage. Lumière. Passerelle. Je m’éveille… Merde !!! Ça sent l'pourri. C’est quoi ? Méthane ?. J’régénère. Je bouge. Amusant. Boom !!! Je tombe. Éther. Formol. Alcool. Drogue. Dring !!! debout !!! C’en est terminé d’dormir. C’est l’heure… DE VIVRE.

mercredi 3 juin 2009


Quand la conscience s'éveille

La nuit tombe. Mes yeux se pelaudent pour rester éveillé. Ma tête semble très encombrée, mon corps, inexistant. Insolite… Les bras de Morphée m’appellent. Je veux m’y lover, m’y nourrir de tendresse. Fumisterie. Là-haut, dans mes cerveaux, vit un monstre difficile à déloger. 50 ans qu’il crèche dans son cruel nid d’amour. Un monstre qui m’a voué une admiration sans bornes. Qui a tissé ma vie. Anesthésiée. Qui m’a sauvé aussi, mais je ne me damnerais pas pour lui

Insomnies, interminables nuits… Je vous maudis.

1er juin 2009. 3h11. Mes paupières se lèvent. Dans 3 minutes à peine, 1er juin 1959, nait un bébé de 3K600. MOI. Sylvie. Après 9 mois passés dans un univers sombre, esseulée, explosif, dans une eau polluée d’une mémoire de gestation dramatique, mon frère, des chocs vécus par ma mère, transmise à mes cellules, mon eau, j’ouvre les yeux avec difficulté sur un monde inconnu. La vie.

Hier, fin de journée, je me retrouve sur le quai d’une gare de banlieue dans le vide le plus total. Paumée, comme parachutée dans un monde d’interdits.
Je viens de fêter mon entrée dans le demi-siècle chez des amis. J’suis quinqua. Le temps est aux merguez grillées, aux bulles, aux coups de soleil, aux rires… Amitié de plusieurs années retrouvées, merci pour ce moment de pur bonheur. Le quotidien se réveille. Fin de journée cramée. Il est l’heure de récupérer les enfants. Je me retrouve face à un choix délicat. Rester me lover, ou prendre le chemin du retour. Antoine m’attend. JE décide qu’il m’attend. On me demande de rester. Je décide de rentrer. Pas compliquée la nana. On me raccompagne à la gare. On se dit au revoir. Je passe le tourniquet, j’avance dans une clair cécité . Je me retourne. On se fait signe. Je souris. Vite, j’dois pas rater l’train. Je file. Merde !!! L’escalator est en panne. C’est haut. J’aperçois le ciel. Gris. J’comprends pas. D’en bas, c’était bleu. J’prends machinalement mon mobile. SMS d’Antoine. « Tu peux rester à Sartrouville. J’ai envie d’rester seul ». Ha ????? J’me sens tout à coup un peu conne. J’appelle Antoine. Tout devient confus. Ok, je reste à Sartrouville, j’appelle pour prévenir de mon changement d’avis. Allo !!! Messagerie. Messagerie. Messagerie. J’descends, j’remonte l’escalator en panne. Le ciel est toujours gris. Qu’est ce que j’fais là ? J’me sens seule. Très seule. Abandonnée, mais comme si j’l’avais décidé… MOI. J’appelle Antoine. « J’rentre ».
Les bras chargés d’assiettes en carton dans des sacs en plastique, j’monte dans l’train. Les larmes rendent le brouillard épais. J’veux plus voir. Plus entendre. Plus sentir.

J’suis née aujourd’hui, il y a 50 ans. Premier regard. Fusillé. Premier mot. Interdit. Premier geste. Blindé. Là, maintenant, à quelques heures de vie, sur un strapontin d’banlieue, mon regard s’évanouit.

La défense. Je descends. Escalator. Je monte. Le plafond semble bas. Noir. Ecrasant. Pesant. Je sens intellectuellement les gens autour de moi, je me sens intouchable. Inaccessible. CHOC. Je me suis interdit un moment d’plaisir en refusant l’invitation de rester à Sartrouville. PLAISIR INTERDIT. En décidant d’rentrer, j’interdis Antoine d’être lui, d’être libre. Auréolée du pouvoir sacré, j’lui interdis l’accès au féminin. Mère castratrice inconsciente je suis. Je m’effondre. « Putain de bordel de merde » C’est vraiment pervers. Sur le quai d’la gare, la rage monte. « Putain » d’inconscience. Sur le quai d’la gare, seule, au milieu d’une foule de parents qui rentrent chez eux, j’imagine les miens. Le jugement facile, le verbe statufiant, le regard tétanisant, l’inconscience de la conscience, le rejet de ma naissance, l’oubli de mon existence…

Le train est à quai. J’monte. La défense. St Cloud… J’arrive. « Bonsoir Antoine ». Deux mots. La soirée est terminée. C’est clair, évident. Sous mes apparences de maman faussement decontractée, très à l'ecoute, habitée de la non envie de reproduire le shéma éducatif de mes parents... je l'etouffe.
J’vais compenser par la clope, le thé. J’me gorge. Je gonfle. J’ me vois, j’ me sens. C’est délirant. Impossible d’arrêter. Je bois. Je fume. J’ai la nausée. Pouacre !!!. Ca m’oppresse. j’continue. Thé. Clope. J’me lève. Envie d’bouger. Thé. Clope. J’en peu plus. Corps cigard. Carbonisée. Fait chier !!!. J’vais m’coucher…