mercredi 31 décembre 2008



Fin d’année. On s’afflige des repas gargantuesques en famille. On sort la belle vaisselle, les paillettes, on fait péter les bulles pour qu’hypocrisie pétille et s’illumine. La table chargée, les verres pleins, la panse prête à éclater, on s’embrasse pour se souhaiter une bonne année. Bonheur, chaleur, amour, argent, et surtout la santé. Fin d’année. Décembre. Abondance. Noël. Le plus gros mensonge conté aux enfants. Le père Noël va passer. T’as intérêt d’te tenir à carreaux gamin si tu veux que tes souliers soient vernis. Chimère. Aujourd’hui tout l’monde le sait , le père Noël est une ordure…

Pour certains ventres, cette fin de mois d’année, se termine par une météorisation interne. SOS bassine. SOS pilules miracles qui finissent d’achever les organes. Sans oublier la crème du lendemain, pour faire bonne figure. Imposture.

Décembre 2007, fin de première année de formation en Conscience physiologique. Le thème est de circonstance. Rapport à la nourriture. Digestion. Décembre. Fin de mois d’année.

Mon rapport à la nourriture ? «le festin de Babeth» superbe film de 1987. Les odeurs, les couleurs, les formes, le toucher… Créativité. La digestion ? Blanc. Blanc comme la toile blanche. Blanc comme la page blanche. Rien. Le vide. Le bide. Je suis incapable d’énoncer la moindre idée sur mon ventre et ses occupants. J’suis pourtant loin d’être gavée. Je n’ai aucune conscience « physiologique » de mon appareil digestif. Je connais le nom des organes, pour certains, je les visualise, les dessine. Quant à les relier… C’est même pas la peine d’y songer !!! C'était il y a un an…

Penser intellectuellement, pas d’problème, J’sais faire fonctionner mes cerveaux, ceux la même qui dirigent ma vie. Penser physiologiquement ?…

En cette fin de mois d’année, à quelques heures à peine d’une nouvelle naissance, Le ventre léger, la digestion facile, je témoigne toute ma reconnaissance et mon amitié à ceux et celles qui partagent depuis 2 ans ce voyage au cœur de ma matière.

Françoise, Agnès, même si parfois je vous déteste, merci d’être ce que vous êtes. Je suis montée à bord d’un bateau qui n’a pas peur de sortir même par de violentes perturbations atmosphériques. Rafales, typhons… La traversée n’a pas toujours été facile. Aujourd'hui, j’aperçois le bleu du ciel, Je vague à l'âme.

Cathy, Valérie, top assistantes, brin de folies, écrivains en la matière. Un jour, j’aimerais être à votre place… Peut-être.

Brigitte, Clarisse, Renaud, Marie-Noëlle, Christine, Louise, Christophe, Florence, un tel partage, un tel respect de l’histoire de chacun font de vous mes amis. Parfois, explosif, parfois atrocement douloureux, je n’ai pas peur des mots, parfois tendresse, larme, chagrin, désespoir... Mais

…Ensemble, nous allons vers la VIE …


A vous,

à mes amis de toujours, ceux, à venir,

ceux qui posent leurs regards sur mon blog …

2009 est né.

Que 2009 soit une année

comme vous la rêvez…

Légèreté


dimanche 28 décembre 2008







Peinture, je t’ai délaissé, je ne t’ai pas oublié, je reviens vers toi, pour me lover dans tes bras. Souffrance. En ta compagnie, mes émois sont puissants. Tu berces ma solitude au couteau et j’avance d’une allure vagabonde, à la rencontre de mon âme. Je ne suis pas en villégiature. Campos attend pinceaux. C’est pour bientôt.

Mes fantômes se présentent, s’affirment. Ils n’ont plus peur du jugement. Ils vivent leurs derniers instants avec une quintessence absolue. Peinture. Noble matière, vous semblez me connaître. Vous semblez me donner rendez-vous. Genèse. Peinture. Attendez-moi, nous allons nous connaître…

La saison, miellée en abondance de mes fleurs intérieures approche. Son parfum, sa couleur, sa voix, sa musique, touchent avec appétence ma vie. J’arrive…





vendredi 26 décembre 2008




Voyage au centre de la matière.

Les rendez-vous hebdomadaires sur le quai de métro Sablons, mettent en image le fabuleux, mais non légendaire voyage au cœur de ma matière. Les couches de ces affiches publicitaires ôtées les unes après les autres, laissent apparaître aujourd'hui, une surface dénudée, lavée, transformée, prête à recevoir de nouveaux nés. Mais quels nouveaux nés?

Quant à mon corps, il va l'amble avec mon âme, sur un rythme phrasé, parfois explosé. Il se délivre à mesure que ma conscience intellectuelle, laisse ma conscience physiologique libérer mon eau de ses pollutions. Révélation.

Au regard de ces photos, je visualise ma substance. Toutes ces couches pourraient être, les chocs, collés sur des chocs, collés sur des traumatismes, collés sur l’alcool, collés sur les vaccins, collés sur la chimie… J'suis fringuée d’épaisseurs, gluées, carbonisées, synthétiques, chimiques… Des couches, mariées à l’histoire de mes parents, arrières grands-parents… Aïe mes aïeux !!! La mienne, celle que je me suis construite pour survivre… Difficile de les décamper.

Ma matière, loin des affiches publicitaires, « j’suis pas à vendre », nourrie d’énergies, exhorte le processus de nettoyage, de transformation, pour laisser mon âme s’exprimer. Vibratoire.

Des nuits entières, des hommes ont épluché les murs. Les premières couches, celles qui pensaient trôner en star de publicité, se sont laissées piéger. Trop peu de temps qu’elles portaient la couronne. Exécutées. Les suivantes ont demandé aux hommes davantage de moyens, de temps…

Temps. Si tu savais ce que tu me gonfles, me tirailles, m’épuises, me tétanises. Ta puissance, ton impétuosité, affame ma liberté. Peur de mort. Peur du vide… T’as cru un instant être assujetti à vie au rôle de démon. Immortel. Tu t’es leurré. Réformé.


Derrière les couches, se trouve la porte d'entrée dans la vie...


samedi 20 décembre 2008







Les souterrains parisiens
offrent une nouvelle gamberge à ma créativité.

Tout ce qui nous entoure, est ART. Il suffit de prendre le temps de s'arrêter, de regarder, d'observer…

Dans un lieu, où tout le monde court, se bouscule, s'insulte… Se trouve un trésors éphémère. Un trésors qui me donne rendez-vous avec un onirisme poétique, qui entre au débotté dans ma vie, qui me transporte au cœur d’une mémoire enflammée, prête à faire le grand voyage.

Ligne 1, La Défense, château de Vincennes. Un matin, 9h30, les fourmis sont ailleurs, enfermées dans des ateliers, indispensable au bon fonctionnement de la société. La Défense, queue de ligne. Je monte. Mansuétude… Les portes se ferment, on démarre. Je m’égare… Sablons, j'me réveille. Les panneaux voués à faire péter la carte bleue se transmutent. Des années de mémoire publicitaire sont sur le point de disparaître. Banania. Souvenir d’enfance. La bonne odeur, mais pas toujours la bonne humeur domestique. Ajax… Je souris devant ce défilé de papiers dilacérés. Gris colorés. Rouges. Bleus. Noirs… 1 minute d’arrêt. Sablons. Les portes se ferment, on démarre. Je m’égare… 

Une dure réalité dans mes cerveaux, c’était hier… Publicité. Y’a pas photo. Macro. Sablons. Demain matin, sur le quai du métro, je serais là, et le lendemain encore, et encore, jusqu'à ce que gris, froid, prenne place pour laisser place à cette nouvelle génération de publicité. Explosion.

Les racines des troncs parisiens deviennent alors les rivales de mes corps longilignes. Métropolitain, loin des effluences de jasmin, tu offres à mon regard, le plus beau voyage artistique. Je folâtre d’un quai à l’autre, virevolte, jouis d’un instant de poésie clandestine. Grisée par ces mémoires qui partent en écornure, je m’égare… Les mannes abondent sur un quai de métro. Sablons. Ligne 1, la Défense, Château de Vincennes. Odyssée…


Isabelle, toi qui chaque matin, chaque soir a suivi la transformation d’un quai de métro parisien, Sablons, j’offre à ton regard ce que le mien a recueilli.


Bon voyage…

… A suivre…

vendredi 5 décembre 2008














Grand Palais. Mon regard.

La réouverture de ce monument historique, vide de toutes expositions, m'attire profondément. Ecouter, sentir, toucher, voir... Je vais goûter au plaisir d'une rencontre avec le temps. L'Espace. Fermé. M'insurger contre les iconoclastes des siècles passés.

J'suis dans la Nef, j'me sens toute corsetée, j’arrive plus à respirer. Mon corps, dans l'impossibilité de s'émouvoir, d'une raideur éducative, m’aide à cadrer. Droit. Mes photos, je les veux sans retouches. C’est comme ça qu’on me l’a enseigné. C’est carré. Je m’inflige un comportement despotique qui me vient de dieu le père tout puissant. Histoire sans dialogues. Regard… Fusillée.

Je détourne l’absolu, je construis mes images, sans un mot. Silence. Transhumance… Je butine, d'obliques en verticales, je prône l'horizontale. Je bas des yeux au ciel. Nuages. Ombres. Cafard? Non. C’est magistral. On m’appelle. C’est loin, je ne comprends pas très bien. Un autre langage, une autre époque, une autre planète… Je caresse le métal, c’est froid. Ça fait du bien. Les odeurs sont subtiles. Curieux mélange, étrange retour vers le futur. Je me pose, j’oublie. Tout.

C'EST TOUT SIMPLEMENT GRANDIOSE.

Je me sens tout à coup étrangère.

Bonjour! Trop d’bonheur, ça fait mal n’est-ce pas? Ce n’est pas acceptable. T’es là pour en chier. C’est marqué sur ton acte de naissance, là, tu vois? C’est écrit en gras, pour que tu ne l’oublies pas. Ici, t’es pas dans la vie mon pote… T'es dans le Grand Palais, protégé des chiens, des costumes gris, de ceux qui dirigent, ceux qui te jugent sans te connaître , parce que t'as choisi l'indépendance de style. T'as pas les dernières baskets achetés dans le plus grand magasin virtuel. Ceux qui te disent je t'aime, quand ils pensent, casse toi tu fais chier. Des reproches, du genre, tu fais quoi d'tes chaussettes? elles sont toutes célibataires. Y'a un panier, c'est marqué en gros, DIRTY SOCKS, merde alors!!! Faut te parler en quelle langue pour que tu comprennes bordel? De ta mère....

Jules Verne a oublié d’inventer la machine à laver les mémoires et la connerie, mais en avril 2005, je vais aller à la rencontre de ce qui va m'aider à transformer les traces d’une hérésie totale. A suivre…


"Je suis homme de lettres et artiste, vivant à la recherche de l'idéal, m'affolant d'une idée, brûlant d'enthousiasme pour mon travail (...) Ce ne sont pas des décorations que je désire, pas plus que de l'or. C'est que les gens puissent voir ce que j'ai fait ou essayé de faire, et n'ignorent plus l'artiste dans le conteur."

Jules Verne


Ma visite au Grand Palais vide d’expositions, sera régulière. Méditation…

Le début d’une recherche, d’un regard. Le mien…

jeudi 4 décembre 2008



Choisir, et non subir.


L’ordre chronologique est-il important?

On t’as appris comme ça. C’est comme ça qu’il faut faire. On ne discute pas.
Je n’ai plus envie d’être dans le devoir et l’obligation. Je décide aujourd’hui de zapper la chronologie. Je décide de choisir, et non de subir.

Juin 2008. A
rrêts sur image. Fantômes qui n’appartiennent pas à mon histoire. Pas celle d’aujourd’hui. Citadins. Très parisiens. Ils ont sans doute participé à l’exposition universelle du Grand Palais. 1900.
Novembre 1993, fermeture de la Nef, . La tabatière de Jean Paul Gaultier a eu chaud, mais les pieds du visiteur qui ont vu arriver un rivet de la charpente métallique, ont eu peur. Octobre 2001. Sauvé. Les travaux vont commencer.

Lors de la Première Guerre mondiale, le Grand Palais, dédié à la gloire de l'art français va se transformer en hôpital militaire. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il connaît les heures les plus sombres de son histoire…

Beaucoup y sont restés, sans pour autant être canonisés. Ils sont nombreux, fossilisés dans un semblant de roche métamorphique difficilement saisissable par l’esprit. Sans doute, pensent-ils ne pas être remarqués, repérés. Ils s’offrent et offrent aux regards intéressés ce qui reste de leur passage. Imperceptible matière. Mémoires. Ils se sont endormis du sommeil de la tombe. Après avoir baissé les armes, versé des larmes, ils ont rendu leurs âmes.

Ne reste que les visages burinées par le temps, laissant deviner les épreuves du passé. Estampées, telle une œuvre d'art, RÉVÉRENCE.

Sans eau, pas de vie. Sans eau, ces fantômes sont énergie. Tomber le mur. Passer la frontière. Poussière. Balayée par le vent. Dispersée. Plus de fantômes…
LIBERTÉ.

mercredi 3 décembre 2008

1 mois

1 mois que je me donne rendez-vous le soir devant mon ordinateur. Seule. Photo. Peinture. Écriture. SOLITUDE. J’aime à me retrouver la nuit tombée devant mon écran. Personne n’est là pour m’emmerder. Un chat. Parfois. Une tasse de thé. Cigarettes. Pas de whisky. Clavier.

Je n’imaginais pas que les chemins goudronnés allaient me remettre face à d’étranges créatures. Le bois de St Cucufa est décidément très chargé. Énergie. Je vais leur faire de l’ombre. Une brise légère, et les voilà complètement affolés. Ils se transforment pensant m’intimider. Raté. Sur les chemins goudronnés du bois de St Cucufa, me voilà petit rat d’un Opéra rock. J’avance. Je recule. Je m’allonge. Je veux vous immortaliser…



lundi 1 décembre 2008

Sensualité

C’est ainsi que je l’ai nommé, il y a maintenant quelques années. Sur les chemins saignés, barricadés d’épineux, cette branche m’est apparue comme une évidence. Impermanente sensualité… Femme. Je ne suis pas certaine qu’à l’époque j’avais les connaissances requises pour lui donner ce sens. Aujourd’hui, je ne suis pas certaine de pouvoir en parler avec fluidité, volupté. J’ai le sentiment de m’attaquer à une épreuve que je ne mesure pas. Parler de sensualité, et non de concupiscence.

Ce jour-là elle s’était dénudée. Le corps huilé, elle s’offrait le luxe d’un instant de beauté. Je me suis installée. J’étais là, à la regarder, danser. Basculer. Lentement. Impudique. Je suivais des yeux sa mouvance ombilicale. Moment d’allégresse qui ne va pas durer. Je vais plonger dans un profond silence, une profonde intempérance…

J’suis barrée. Mon âme s’est envolée. J’sens plus rien… Absence.

Le cul abreuvé d’eau tourbée, je vais quitter l’état de grâce. Sensualité.

J’ai pas envie d’tricher. D’aligner des mots qui se mentent, juste pour se plastronner. Je n’irais pas plus loin dans la rédaction sur la sensualité d’une branche, un matin, né par temps humide et glacé. J’ai oublié…

Merci les "viocs" super cool, de l’avoir adopté.