jeudi 26 février 2009

Un paquet presque vide sur une table embarrassée. La pression monte. Je tombe dans l’indigence la plus totale. Un paquet où se chamaillent quelques brins d’herbe qui attendent de se carboniser et de carboniser mes organes. Le paquet est dans la dèche. La nana dans une déconvenue qui n’a pas de sens. Son corps s’attache à des souvenirs qui aimeraient exhaler leurs derniers soupirs. Son corps lui parle un nouveau langage. Son corps lutte. Le dialogue est haïssable. Peur. Peur. Atrocement peur. Peur de quoi ? Elle ne sait pas. Peur de rien, peur de tout, peur de l’inconnu surtout.

C’était hier… Le paquet se faisant misérable, le porte-monnaie impécunieux, la peur de manquer avant même de ne plus rien avoir prend le pouvoir. Satanée peur, satané fric de merde.
La situation étant, je vais exercer mon empire sur le manque. Manque physique ? Manque cérébral ? Pas de clope. Pas d’argent. Le vide. Les heures passent. Les secondes interminables explosent mes cerveaux. Mon corps n’est pas en transe, pas en manque. Étrange…
Ça fait des mois que l’odeur, le goût de la clope m’emmiellent. Des mois que je pense arrêter cette putain d’herbe de merde. Des mois que la peur du manque me traverse. Des mois que les fumeuses et fumeurs de trottoir empoisonnent mon regard. Des mois, des mois… Des années, que mon argent par en fumée.

L’expérience est de courte durée. Une journée. Qu’importe . Identifier le pouvoir des cerveaux sur mon comportement est une victoire. Il laisse à méditer sur toutes les peurs, les servitudes qui enchaînent et qui pourrissent la vie. Cette vie, qui nous a gratifiés de 5 sens, que les médocs et autres drogues annihilent tout doucement.

Il va sans dire que depuis bientôt 3 ans, accompagnée de Françoise et Agnès, le processus de nettoyage de ma matière, de mon eau qui constitue plus de 70 % de mon corps, est un facteur important sur ma prise de conscience.



Alors, écoutons notre corps de l’intérieur
Là où viennent mourir sur ses plages de notre sensibilité
Par vagues, les murmures de la musique de l’univers
Celle qui entretient la vie, la déploie et l’installe dans la Création

L’insoutenable vérité de l’eau Jacques Collin.

lundi 23 février 2009


Qui pouvait imaginer qu’un jour elle apparaitrait toute auréolée dans la vitrine d’un grand magasin après avoir fait son shoping ? Dior, Balenciaga, Miu Miu… tous les plus grands l’ont salué avant de lui présenter leur nouvelle collection. Une collection particulière pour une dame particulière. Relookée, elle pourrait presque passer inaperçue. Sa chevelure platine sertie d’un ruban de soie noir lui laisse juste ce qu’il faut de fervent. Mais la dame est bien pensive. La dame a oublié de faire un tour au rayon lingerie, et se demande si la carte du souverain est suffisamment approvisionnée pour se laisser aller aux achats des plus excitants. La dame a bien changé. La dame s’offre des moments de luxure après des siècles de chasteté.
Visiblement l’outrage aux bonnes mœurs ne l’empêche pas de satisfaire ses envies cachées, inavouées. Aurait elle soudain prie conscience d’une manipulation humaine, pour l’éloigner de son corps et de ses trésors ?

Authentique petit extrait d’un manuel scolaire catholique
d’ÉCONOMIE DOMESTIQUE POUR LES FEMMES,
publié en 1960


Il est important de vous rappeler vos vœux de mariage et en particulier votre obligation d’obéir à votre mari. S’il suggère l’accouplement, acceptez alors avec humilité tout en gardant à l’esprit que le plaisir d’un homme est plus important que celui d’une femme.

La liste est longue et ne date que de 1960. Les siècles sont passés et nous avons gardé tous les interdits en mémoire. Interdit aux plaisirs, plaisirs tabouisés…
« Putain » d’éducation judéo-chrétienne…

Madame, vous, et tous vos amis ne serez bientôt plus crédibles. La femme d’aujourd’hui s’éveille, se transforme, libère son eau de tous ces dogmes… DESACRALISATION.



jeudi 12 février 2009

La journée commence comme d’ordinaire. Partie d’transports en commun, jeu de bataille ou personne ne gagne, bousculade, indifférence, culte du moi, photocopie, rangement, communication téléphonique… Quotidien. Jusque-là, rien ne vient perturber le déroulement des 24 heures de la vie d’une femme.

15 h 39, changement de donne. Je reçois un mail d’un client avec des remarques pertinentes, mais d’une froideur volcanique, de celles qui, une époque m’auraient ordonnée tout habillée dans les profondeurs d’une larve pour ne plus être remarquée. Fossilisée. Heureuse de ne pas me laisser déstabiliser par l’énergie invisible de mon client, je pli bagage, partie d’transports en commun, bousculade… Maison.

Au cours du voyage, alerte SMS. J’interroge mon portable. Médusée par les mots d’une amie qui s’affiche sur mon petit écran, mon corps se cristallise, j’embraye direct sur les cerveaux, je transgresse la limitation d’vitesse, je boycotte instantanément la conscience physiologique, je ripe sur une mémoire épineuse. Choc. Explosion. Trahison. Abandon. Boum !!!
J’suis carbonisée au fond d’un fauteuil SNCF, le canal lacrymal s’accorde un barrage à sec, j’vais terminer le parcours comme un automate, rentrer, m’installer devant une tasse de thé.

95°, le barrage se rompt, l’eau se déverse en un torrent de tristesse, la théière est prête à me servir, mes yeux se meuvent en guimauve, je suis une gourmandise pour mes cerveaux.

Abreuvée d’eau salée, légèrement parfumée d’amertume, je m’allonge, je baisse les paupières, l’obscurité plante le décor de mes pensées. Sombre. Faiblement, je descends doucement dans mes intestins, m’abandonne avec soulagement au ressenti de ma disgrâce, pour offrir le temps d'un songe, un pèlerinage organique à mon âme. Le calme retrouvé, mes mains se gantent de tendresse, mes muscles éprouvés par le choc se laissent apprivoiser, sans crainte.

Dans une même journée, à quelques heures à peine, d’intervalle, la lecture au féminin de deux messages féminin, éclaire l’avancement de ma transformation. La première ne me laisse pas indifférente, mais ne me blesse pas. La seconde, me laisse entendre que la blessure est profonde. TRAHISON.

Le sms de mon amie, n'avait rien d'explosif. C'est mon interprétation, soutenue par une énergie invisible qui m'a projeté dans mon histoire... J'ai fabriqué à partir d'éléments mémorisés dans mes cerveaux, dans ma matière. Transfert. Trahison du féminin. Ma mère...


lundi 2 février 2009


Blanc. Etrangement vide. Absence.

Dans un brouillard qui nuit à mon regard, j’erre sur une page virtuelle sans âme. Une page où se dessine… Rien. Un espace oiseux qui attend la réminiscence de ma substance pour s’animer, s’exprimer, avec détachement et peut-être, sensualité.

La brume s’épaissit. Le chemin semble sans défense. Rien. Je ne vois rien.
Mon corps progresse au cœur de son abîme avec humilité, mes mains soupçonnent délicatement les blessures du passé, transformées, j’avance fébrilement… Sans finalité.

L’inconnu tout à coup fige mon sang. Mes repères, condamnés à se perdre, me placent dans une dualité dissimulée, la peur s’installe, l’envie d’arrêter le voyage me parle.

21h17. Devant moi, Le blanc ténébreux de l'écran éblouit mes pensées, Je plonge corps et âme dans mon histoire, j’approche sensiblement d’une explosion fœtale, l’univers tout entier semble m’abandonner. Le manège enchanté tourne au cauchemar, les bonbons se transforment en missiles chargés d’énergie. Je m’accroche, me recroqueville, les bruits, les voix, me tétanisent, je balise. Je grandis. Seule. Personne pour me sauver.
Je suis face à une mémoire soudée par un grillage d’acier, difficile de m’ensauver, mais pas la moindre envie de m’lamenter, j’veux découvrir la vie, décontaminée, épurée, régénérée.

9 mois de gestation, où les chocs accumulés font partit du bagage qui va construire ma personnalité avant même de crier la douleur du nouveau né…

La page blanche se charge d’encre noire, une aubaine pour reprendre le voyage.

Le grillage d’acier n’est pas infranchissable. Courage…