jeudi 8 janvier 2009


Le regard et l’appréciation de mon travail photographique du Musée Quai de Branly, m’explose. Habituée à n’entendre que les reproches, je suis une sourde oreille aux valorisations. J’embrasse une vacuité quasi permanente.

Les choses ont changé… Je suis encore habitée par le doute, mais j’apprends que la reconnaissance, commence d’abord par soi.
Travailler, nettoyer, transformer… Les croyances, les vieux schémas de fonctionnement… Il ne suffit pas de penser intellectuellement pour aller à la rencontre de son âme… L’intellect n’est pas dissocié du corps, de la matière. Cette matière qui nous constitue, qui nous vient de loin, très loin, dont la mémoire dépasse sans aucun doute, celle de nos cerveaux. L' EAU.

Dans le couloir de mon appartement, il y a, installé depuis 7 ans, un petit miroir mural. A n’importe quel moment de la journée, de la soirée, pourvu qu’il ne me dise pas «Sophie est la plus belle ». Pfff, je m’y regarde. Psyché. Ce miroir par une mésaventure, n’est plus. Pas brisé, juste décroché. Deux mois déjà, et 7 ans que mes cerveaux ont enregistré qu’à cet endroit… Miroir… Dis moi ?...
2 mois que je continue de tourner la tête. 2 mois que le sèche cheveux en perd la sienne…
Il y a quelques jours, je me suis dit, STOP. Il est plus là.
Curieusement, je me suis arrêtée de m’arrêter à n’importe quel moment de la journée, de la soirée. Déprogrammée.

C’est le petit TP qu’il me fallait pour comprendre d’une manière simple, un des systèmes de programmation, et surtout de voir comment, et avec quelle rapidité, je m’en suis libérée. C’est tout le travail des 2 années de formation qui prend toute son essence, même si l’exemple peu sembler d’une trop grande simplicité, il laisse à méditer sur les dégâts... Mais nous avons la chance de pouvoir les transformer.

Pour aller plus en profondeur, pour aller au-delà du miroir, j’appuie sur l’interrupteur de ma mémoire. Retour en arrière. Petite enfance. Adolescence. Jeune adulte. Adulte. STOP…

T’es moche. Tu sais RIEN. Tais-toi. Qu’est ce qu’on va faire de toi. T’es NULLE… Quotidien. Tout à coup, j’vois une main arriver sur mon visage innocent. Violence. Pourquoi ? Tétanisée, j’retiens mes larmes. Terreur. PEUR. Le regard à terre, les muscles étranglés, une seule envie, m’esquiver, courir, m’éffoirer. N’importe où. Pas là. Je me garde bien de rétorquer. Une deuxième peut si vite arriver. J’attends qu’le silence, puissance de l’invisible, regard, me dise, file. J’veux plus t’voir.. D’un pas léger, mais plombé, effacé, j’prends le chemin à patin qui me donne rendez-vous avec mon chagrin. Ma douleur. Je pleure. J’ose plus bouger. Plus respirer. Ma poupée défigurée dans les bras, mon seul soutien, j’veux partir. Rejoindre le ciel. L’éternel. Sans un mot. Interdit. J’ai honte. Humiliation.

Inconsciemment, je finis par abdiquer. « J’suis vraiment nulle ». Je vais construire ma vie avec cette hérésie ancrée dans mes cerveaux, dans ma matière. Mémorisation.
Et voila un programme installé qui va me coller à la peau, avec lequel je vais me construire, qui va me flinguer. Les autres sont à venir, ou sont déjà installés.
À chaque situation similaire, l’interrupteur de ma conscience intellectuelle et physiologique se met en marche. Seul... Répétition.
Muscles étranglés, carpette, soumission, humiliation… Chaque traumatisme va se coller sur le précédent et ainsi de suite… Conception, fécondation, gestation, naissance, petite enfance, adolescence, jeune adulte, adulte. STOP.

Aujourd’hui, senior sur le marché de l’emploi,
muscles étranglés, carpette,
soumission, humiliation…


Je vous « MERDE ».


Les comportements appris et les croyances acquises de nos parents, de l’enseignement et autres, loin d’être négligeable dans notre physiologie et notre santé, nous empêchent de parvenir à nos rêves.
Mais avant même qu’ils s’installent, être conçu dans l’amour, dans la haine, en vitesse… Créé déjà une différence… Dés la conception, nos parents… Nous offrent leurs mémoires. Cadeaux. Le ruban est de plomb… l’emballage, carbonisé… L’intérieur pollué…



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Wow, je suis soufflé... Je vais butiner, regarder, lire, mais j'aime déjà beaucoup ce que j'ai vu.
PS. Le travail que tu fais semble porter ses fruits, du moins, commencer à. Bravo ;))