lundi 12 janvier 2009



Ils sont là, devant moi, enfermés dans une vitrine. Toute petite vitrine à côté d’un éventaire qui attire carte bleue, or, noire. Printemps. Il neige…
Ça explose dans tous les sens. C’est électrique. Ça brille. Perdition. Abandonnés des regards, ils m’appellent.

Viens, viens nous parler, viens, on est délaissés.

Je m’approche. Je m’installe. Plus rien autour ne me dérange. Plus de bruits. Plus de cris. Plus de frénésie. J’suis plongée dans un silence babil. Mes yeux s’illuminent. Ce sont mes amis.

Raconte nous. Que disent ces gens? Ils s’affolent, se bousculent, se braquent des yeux. On n’entend rien. Savent-ils sourire, rire, vivre ? On les appelle. On les supplie. Rien. Ils poursuivent leur chemin. Droit. Ils sont drôlement câblés ces gens là ! Raconte. Raconte nous. Dépêche toi. On va bientôt quitter ce lieux d'exibition. On les a entendus parler dans notre dos. Même qu’un fort en gueule, c’est comme ça qu’vous dites ? Il a parlé de cave, noire. Poubelliser. Nous on veut pas. On veut rester là. C’est pas qu’on s’amuse. Personne ne nous remarque. Mais c’est un beau spectacle.

Je souris. Je suis attendrie. Affligée aussi. Mes dessins d’enfant ésseulée prennent forme. Là. Devant moi. Personne ne les vois. Personne ne les entend. Personne. Sauf moi. C’est doux. Sécurisant. Chaud… J’veux pas partir. Pas les quitter. J’ai tant d’ choses à leurs raconter.

Il est tard. J’dois m'évaporer. J’voudrais juste vous dire avant de mettre les bouts. Je n’vous abandonne pas. J’vais vous sortir du noir. On a fait ce qu’on a pu. On a survécu. J’ai de nouveaux amis maintenant… Une nouvelle vie…

Un bruit infernal me frappe les oreilles. Devant moi, un grandiloquent ballet de ribouis, vides, acerbes, me réveille. L’odeur est acide, gazéiforme. Ça pu. Mes yeux se laissent aller à la représentation d’un monde synthétique. Ça pique. Shootés à la pilule miracle, celle qui te fait croire que la vie est rose, en noire, les gens, les grands, se croisent sans égard. Illusion.

Je range ma tête dans mes épaules. Je ferme les yeux. Mes cerveaux fredonnent une complainte suavement pugnace, me bercent d’inconstance. Qui nominer pour construire ma bicoque? Le ciel et ses rêves incertains ? La terre, et sa vie en danger? 

J’suis barrée, déconnectée. En pilotage automatique, le regard vide, j’tire le signal d’alarme. Y’a-t-il une âme ici, pour me tenir compagnie?…





1 commentaire:

Anonyme a dit…

Mais voui, t'es po tout'seule ma belle ;))