mardi 11 novembre 2008


Parallèlement à mes escapades photographique au bois de st Cucufa, la peinture va redevenir un de mes fidèles compagnons.

Une route s'ouvre. Aucune indication. Aucune direction. De lourds bagages sur les épaules, je m'aventure. Derrière moi, les portes se referment. Impossible de faire marche arrière. C'est un voyage sans retour.

La douceur des pinceaux, leur souplesse… M'exaspère. Je jéte mon dévolu sur le couteau. Plus agressif, plus poignant. Plus dur. Plus tranchant. Plus incisif. Mes cerveaux rêvent de pureté, de simplicité, de raffinement. Ma matière n'est pas d'accord. Elle veut s'exprimer autrement. Un combat commence. Une lutte infernale entre souffrance et jouissance. La toile, tout comme la touffe de poils serrée au collet, n'est pas suffisamment ferme pour supporter mon acharnement. Le papier sera mon support de prédilection pour deux années durant. l'huile, pour incarner, transsuder les fantômes qui m'habitent, qui ne demandent qu'à se libérer.

Mes premiers pas sont fragiles, hésitants. La peur monte. Doucement. J'comprends pas. J'ai rien à prouver. Je souhaite juste m'exprimer. Tout se dessine dans ma tête. Le choix des couleurs. Douces, scintillantes. Ce que je crois être... Pfff. Je commence. Ma main se heurte à la difficulté de se laisser aller. Je lui impose mon côté cérébral. Elle n'apprécie pas. La guerre est déclarée. La douceur espérée, va se voir transformer en une sombre matière. Épaisse. Je souffre. L'envie de tout envoyer valser me transperce. La rage s'installe. Je ne veux pas capituler. Je m'acharne. Le couteau à la main, je me surprends à balafrer mon support. Ça m'explose. Ça me soulage. Je comprends qu'il est inutile de lutter. Je comprends que ma matière veut s'exprimer. Pas si simple...

Il se fait tard. Dehors les bruits se sont couchés. Le ciel c'est frusqué de noir. Je pense être seule. Non. Sur le papier, c'est incarné la thanatomorphose d'un être esseulé. Je le regarde. Je suis effrayée. Ce n'est pas moi qui est oeuvrée. Je suis habitée. Je lui demande qui il est, d'où il vient. Il me sourit. "J'habite ton corps". Mon couteau à la main, je lui balance toutes les injures refoulées. Son sourire m'exaspère. Impossible de le déloger. Je décide d'aller me coucher. T'as pas intérêt d'venir m'réveiller!!!.

Blottie dans les bras de Morphée, protégée par mes rêves, le sourire lacéré, sarcastique restera sagement figé sur le papier.


La famille s'agrandie.

Dans la famille autocratique Je voudrais la mère. Personne ne répond. Elle n'existe pas. Dans la famille autocratique, je voudrais le frère… Tous mes fantômes se veulent être masculin. La mère aurait-elle à ce point absorber l'énergie invisible du père? Ne pas apparaître en temps que femme? A suivre…

C'est le début d'une auto thérapie, une auto analyse. L'expression artistique va devenir le baromètre de mes transformations.


Présentation

Le premier né de la famille. le premier d'une grande lignée. Celui à qui j'ai donné une place de choix dans mon placard pour ne pas qu'il se barre. A le regarder, longuement, je me suis habituée. Nous sommes devenus amis. Repoussant au premier regard, il cache une douceur incommensurable. Une fois cette douceur recueillie, la laideur de son apparence s'efface...

Je prends conscience qu'il va me falloir du temps pour aller voir ce qui se passe, ce qui c'est passé… Toucher mon histoire, celle de mes parents...


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